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  • Christelle Chauveau (LLOC) - Marie Ragueneau

Cantine à la chaine


Sujet sensible que celui de la cantine et ses dysfonctionnement actuels. Suite à de nombreux retours d’enfants sur la nouvelle organisation de la cantine cette année, nous avons obtenu l’autorisation d’une visite sur place, pour nous rendre compte par nous-même de la situation.

A notre demande, Mme Gory nous a donc reçu jeudi dernier (Mme Ragueneau FCPE et Mme Chauveau LLOC), un peu avant la pause déjeuner, et nous avons pu observer l’intégralité du service et profiter de ce temps pour échanger avec les élèves mais aussi avec les différents personnels de l’établissement (cantiniers, CPE, surveillants, gestionnaire).

Le menu

Le déjeuner du jour était à thème : le violet. Pour l’occasion, la cantine était décorée avec des fanions violets, les cantiniers avaient de grosses lunettes violettes et tout le repas était violet (choux rouge, betterave, purée violette, crème de myrtille, neige aux myrtilles). Bien que ce ne soit pas de prime abord très appétissant, la cuisine était bonne et bien assaisonnée. Mais il est vrai que bon nombre d’élèves ce jour-là n’ont même pas goûté leurs assiettes, ce qui a occasionné un volume de déchet assez impressionnant. Passons. L’objet principal de notre visite n’était non pas la qualité des repas mais bien l’organisation du temps du repas et du tri mis en place en cette rentrée. Fonctionnement fortement décrié par les élèves.

Le coeur du problème

A y bien creuser, nous avons découvert que ce n'est pas tant le nouveau fonctionnement du tri (qui n’aide pas) qui est la base du problème mais principalement le manque de place. En effet, le nombre de demi-pensionnaires est bien trop élevé pour la structure de l'établissement. Le réfectoire d'une capacité de 110 places doit accueillir 430 enfants tous les jours et faire déjeuner tout le monde en 1h20, soit 20 minutes par niveau (sachant qu'un niveau représente 4 à 5 classes). Il y a très peu d’espace entre chaque table pour circuler (il faut vraiment jouer des coudes pour passer entre deux rangées de tables tout en ayant son plateau suspendu au-dessus des têtes des camarades. C’est un miracle qu’il n’y ait pas plus de plateaux renversés). Les enfants sont littéralement tassés les uns contre les autres sur de grandes tablées de 18 places. Ils sont placés par ordre d’arrivés autour des tables de sorte qu’il n’y ait plus une place de disponible sur une table avant de remplir la suivante. Afin que tout le monde puisse déjeuner avant la reprise des cours, chaque enfant bénéficie de 20 minutes en tout et pour tout pour déjeuner. Cela comporte le temps de file pour pointer sa carte de cantine (parfois assez long), le passage au self-service avec le plateau, le temps du repas et le tri ... Autant dire que le temps passé à table est très court.

Le tri

Le tri… parlons maintenant du fameux tri. Bien que cette initiative soit tout à fait louable, sa mise en place s’avère chaotique et créer des files interminables, ce qui, vu l’espace déjà très limité du réfectoire bloque complètement la circulation et créé des tensions. Tensions et énervement du côté des élèves (qui préfèrent rester assis à table plutôt que de rester debout interminablement et donc ne libèrent pas la place pour les suivants) mais aussi tension chez le personnel qui ne peut pas circuler facilement et que l’on presse à tout bout de champs pour essayer de gagner en efficacité. A noter que le personnel dit ne pas gagner de temps avec cette nouvelle formule bien au contraire.

N’ayant pas eu l’autorisation de prendre des photos, nous avons essayé à travers les plans ci-dessous de vous retracer la configuration du réfectoire.

Le schéma ci-dessous vous détaille les flux des élèves dans le réfectoire.

1. Appel des classes

En début de file, un panneau indique la classe appelée pour le service.Ce panneau est bien visible, le numéro de classe est inscrit en très gros. Dans la cour, une liste est affichée avec l’ordre de passage des classes. Aucun horaire n’est indiqué puisque les flux peuvent être variables, ce sont aux élèves de constamment vérifier si c’est le tour de leur classe.Les 6è passent tous les jours au premier service. Pour les autres classes, cela change selon les jours. Si un élève rate son créneau, il ne pourra déjeuner qu’en toute fin de service. Les surveillants font parfois des rondes dans la cour pour appeler les retardataires mais ce n’est pas systématique. La file d’attente se fait sous une verrière, les enfants sont donc à l’abri des intempéries.

2. Distribution de la carte de cantine

Un/e surveillant/e est posté/e à la porte d’entrée et distribue aux élèves leur carte de cantine. Si ce système avait posé quelques soucis en début d’année, il semble relativement bien rôdé maintenant. Ce système a été mis en place pour palier au trop d’enfants qui oubliaient ou égaraient leur carte de cantine.

3. Distribution des verres

Les élèves prennent leur verre.

4. Pointage

L’élève pointe avec sa carte sur la machine et celle-ci distribue alors un plateau. Un/e surveillant/e récupère à cette étape la carte de cantine. En cas de carte défectueuse (problème technique ou cantine impayée), le surveillant sur place pointe le nom de l’enfant sur un pad. Le plus souvent, l’enfant est amené à quitter le réfectoire et n’avoir l’autorisation de manger qu’en fin de service…. Les règles ne nous ont pas semblé très claires.

5. Couverts/pain

Les élèves prennent leurs couverts et se servent en petit pain individuel. Il semble que les enfants puissent aller se resservir en pain s’ils le souhaitent.

6. Entrées

Chaque jour il y a le choix entre deux entrées. Les quantités étant réparties à 50-50, les élèves qui passent aux derniers services ont plus de risque de ne plus avoir de choix si l’une des entrées a été plus appréciée que l’autre.

7. Desserts et laitages

Comme pour les entrées, il y a le choix entre deux desserts et deux laitages.

8. Plat chaud

Les plats chauds sont servis à l’assiette par le cantinier et la cantinière. Si un enfant ne souhaite pas avoir un des composants (viande ou accompagnement), il peut en faire la demande. Les cantiniers les incitent toujours à goûter, mais ne les forcent pas. Il y a un seul plat chaud mais en cas de porc, il y a toujours une alternative proposée.

1. Tri des déchets

Il y a deux bacs pour le tri des déchets. Un pour les déchets organiques (tous les aliments qui n’ont pas été consommés) et un pour les serviettes, pots de yaourt, etc. Avant d’arriver à ce poste de tri, les enfants devraient déjà faire le tri sur leur plateau (en rassemblant tous leurs restes dans une seule assiette) mais peu le font en réalité. Ce qui fait que cette étape de tri est un peu longue et entraine une grande file d’attente. Lorsque les bacs sont pleins (des sacs poubelle d’une contenance de 100L qui sont relativement vite remplis) une des cantinières dédiées à la plonge vient les retirer pour en mettre d’autres. Cette interruption dans la chaine (aller-retour des bacs dans le local de la plonge) est de nouveau un facteur bloquant la fluidité de la chaine. La file d’attente augmente d’autant plus.

2. Tri des couverts

Un second chariot est disposé pour que les enfants trient leurs couverts (en séparant bien les couteaux, les fourchettes, les cuillères). Ce chariot, imposant, bloque le passage.

3. Dépôt des plateaux

Enfin, avant de sortir, les enfants déposent leurs plateaux et leurs assiettes. Les cantinières chargent les bacs qui passent ensuite au lavage.

1. Chargement de la vaisselle propre

Une fois la vaisselle et les plateaux lavés, ils sont transportés par chariot jusqu’à la cuisine pour la continuité du service. Le trajet entre le point 1 et 2 est rendu extrêmement difficile car il est sur le même espace de la file d’attente pour le tri. Tout le monde se gêne, s’énerve. Cela est autant pénible pour les cantinières que pour les enfants.Il y a deux bacs pour le tri des déchets.

2. Stockage de vaisselle et plateaux

Juste à l’entrée de la cuisine, les cantinières peuvent stocker la vaisselle propre.

 

Notre constat après cette visite est que ce n’est pas le tri qui est la source du problème mais réellement le manque d’espace en proportion du nombre d’enfant à accueillir. La circulation dans ce réfectoire est quasi impossible et déjeuner en si peu de temps et en étant autant entassés les uns contre les autres ne peut pas faire du repas un moment agréable.

En parallèle, l’espace réservé au enseignants (15/20 places) est assez grand et peu utilisé. La Direction a pensé l’utiliser, mais un mur porteur empêche les travaux nécessaires. La seule ouverture de la porte serait insuffisante car l’espace ne pourrait pas être surveillé.

Quelques pistes envisagées, pour lesquelles nous aimerions avoir vos retours :

  • Solution 1 : Jusque là tout va bien Ce que prône la direction actuellement, c'est de continuer ainsi, en étant persuadé que les élèves vont finir par se faire à ce nouveau système et que les choses se fluidifieront. "Il faut optimiser le débit des élèves". Utopiste à notre avis. Où est le bien-être là-dedans ?

  • Solution 2 : Vers un nombre limité de demi-pensionnaires ? Réduction du nombre de demi-pensionnaire (comme invite à le faire la principale dans son dernier courrier – disponible sur votre compte PCN - www.parisclassenumérique.fr). Si l'établissement n'est pas en mesure de recevoir convenablement tout le monde, nous tournons-nous vers un nombre limité de places? Et dans ce cas, comment cela marcherait ? Premier arrivé, premier servi ? Cette réduction d'effectif pourrait (éventuellement) être envisagée si les élèves avaient la possibilité d'apporter leur gamelle et d'avoir une pièce à leur disposition pour ce temps de déjeuner. Mais cela ne créerait-il pas des inégalités au sein des élèves ? Serions-nous prêts en temps que parents à accueillir chez nous à tour de rôle des petits groupes d'adolescents (4 à 5) pour le déjeuner ? Cette proposition soulève beaucoup de questions...

  • Solution 3 : Agrandissement de la cantine Si la cantine ne peut pas accueillir tous les collégiens, peut-être serait-il temps de revoir son implémentation et envisager son agrandissement ? Biensûr, cela représente un budget certainement conséquent, mais il est peut-être nécessaire de l'envisager. A méditer...

  • Solution 4 : Extension de la plage horaire du repas S'il est impossible de faire déjeuner l'ensemble des élèves en 1h20, peut être pourrait-on envisager de rallonger la pause déjeuner de 15 à 20 minutes ? Le réfectoire n'est rempli qu'à moitié pendant les 15 premières minutes. Peut-être y a t-il des classes dont l'emploi du temps permettrait de déjeuner un peu plus tôt.

  • Solution 5 : Revoir le système du tri Faire faire le tri aux cantinières et non plus aux enfants (si les enfants déposaient leurs plateaux déjà triés, avec les déchets regroupés dans une seule assiette, cela serait peut-être être plus efficace). Il faut savoir que le système actuel ne convient pas aux cantinières, elles seraient sans doute favorables à ce changement.

En conclusion

Nous ne désespérons pas de pouvoir faire s'améliorer les choses, mais notre visite de la cantine nous a également rendus lucides face à ce problème. Il n'y a pas de solution simple à ce jour. N'hésitez pas à nous faire part de vos idées et des témoignages de vos enfants. En collaborant tous ensemble, nous pourrons sans doute améliorer le bien-être de nos enfants, mais aussi de celui du personnel de cantine.

Ce compte-rendu a été rédigé conjointement avec les représentants de parents d'élèves de la FCPE.

#Cantine #bienêtre

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