Michael Brugeas
Le poids du savoir

10 % du poids du corps, c'est le poids maximal que devrait faire un cartable pour être sans danger pour la colonne vertébrale. Cela représente en moyenne 3,3 kg pour un enfant de 11 ans qui entre en sixième et 5,1 kg pour un enfant qui rentre en quatrième. Vous avez déjà pesé le cartable de votre enfant ? Nous oui. Et le constat est : 8kg certains jours de semaine !
Vous vous baladeriez, vous, avec l’équivalent d’un pack d’eau sur le dos toute la journée ?
Le sujet est à prendre au sérieux, le poids du cartable ayant une influence sur le développement de la colonne vertébrale d’enfants en plein croissance.
Dès 2008, le ministre de l’Education de l'époque, Xavier Darcos, a adressé une circulaire à l'ensemble du personnel administratif (recteurs, inspecteurs d'académie et chefs d'établissement) pour attirer leur attention sur le problème du poids des cartables. Cette circulaire, au-delà du diagnostic qu'elle pose, recense un certain nombre de propositions. Il y est suggéré, par exemple, de limiter les déplacements des élèves en leur attribuant une classe de référence (ce sont les professeurs qui se déplacent), de mettre à disposition des élèves des casiers fermés, de limiter en poids et en taille le format des cahiers, etc.
Les casiers ? Suite aux nombreux vols et à un problème de surveillance dans le préau Miron l’année dernière, un grand nombre d’entre eux ont été supprimés. Mais un casier sans double jeu de manuels scolaires de toute façon n'aurait que peu d'intérêt… Et le double jeu de livres est un gouffre financier.
Puisque l'État n'a pas les moyens de fournir un double jeu de livres aux élèves, la solution d'avenir est probablement la numérisation des manuels et de les mettre à disposition sur une tablette par exemple. Dans notre établissement, c’est déjà le cas pour les élèves de 5è. Nous y arrivons donc progressivement.
Certains professeurs, sensibilisés, acceptent que les élèves n’apportent qu’un livre sur deux. Mais pour certains élèves, la confiance envers leur camarade ne règne pas et ils préfèrent tout apporter, « au cas où… ».
Et pourquoi autant de cahiers et de classeurs ? Les enfants ne pourraient-ils pas avoir des feuilles volantes dans des pochettes et n’apporter que le nécessaire pour la journée ?
Nous ne manquerons pas de soulever ce sujet lors du prochain conseil d'administration.